Deuxième étape, le Nord-Est.

Comme hier, je vais le plus loin possible, et finis donc à Bargen. Ce petit village ressemble à une aire d'autoroute, traversé par cette artère bidirectionnelle reliant la Suisse et l'Allemagne. Les habitants de Bargen semblent fatigué de ce bruit permanent et ne font plus aucun effort pour rendre leur patelin attrayant.

À nouveau, je m'en vais vers les hauts du village et entre dans une forêt de feuillus.

Après une petite marches et une grande dénivelée, je tombe sur une petite cabane au milieu des bois. Je regarde par l'ouverture faisant office de fenêtre et découvre un petit poêle au centre de la pièce, entouré de 3 bancs muraux. Je repère immédiatement le futur emplacement de mon matelas; au sol, entre le banc et le poêle.

Je connais suffisamment les forêts Suisses pour savoir que j'ai de la chance de tomber sur un refuge comme celui-ci.

La nuit tombe. Je décide d'aller rendre visite à Felix, un gentil chasseur croisé quelques instants auparavant. Il m'a invité à passer dans sa cabane, situé un peu plus haut dans la forêt. J'arrive à l'heure du souper, avec mon demi de Beaujolais à 3 francs 50. Brigitte, sa femme, m'accueille à bras ouvert et me sert une assiette de son délicieux gratin au fenouil, patate, chicorée, pissenlit et quelques bouts de délicieuse viande de chasse que je ne gaspillerai pas.

Cette nuit, Felix chasse le sanglier sur la colline d'en face. Brigitte l'attendra à la maison avec leurs deux Jack Russel.

Couple de retraités sans enfants, ils profitent autant que moi de cette merveilleuse rencontre. Une fois le café bu et l'hébergement proposé par Felix gentiment refusé, je retourne dormir dans mon auberge de paix, tendant l'oreille pour savoir si le gentil chasseur tuera un sanglier certainement plus gentil que nous tous.